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DÉPENDANCE À L’IMPORTATION DE PRODUITS PÉTROLIERS RAFFINÉS : L’ARDA  APPELLE À UNE UNION SACRÉE DU CONTINENT FACE À CE DÉFI 

La grande dépendance de l'Afrique à l'importation de produits pétroliers raffinés est une gifle à la souveraineté économique du continent. C'est en substance, l'amer constat du Secrétaire Exécutif de l'Association des Raffineurs et Distributeurs Africains (ARDA).

 Selon M. Anibor Kragha, le continent produit journalièrement plus de 5 millions de barils de pétrole brut. Il a toutefois souligné, que l’Afrique importe paradoxalement plus de 70% de ces produits après raffinage.
 C’est la raison pour laquelle, M. Anibor Kragha estime qu’en cas de perturbation dans les importations de ces produits pétroliers, ne serait-ce que sur une période d’un mois, l’Afrique risque gros notamment dans plusieurs secteurs névralgiques. Une situation qui pourrait déboucher sur des troubles sociaux majeurs, si rien n’est fait. A l’en croire, cette dépendance pourrait également constituer un frein à l’industrialisation.
« Si les importations cessaient, l’effondrement ne serait pas seulement technique, il serait systémique. Aujourd’hui, l’Afrique est profondément dépendante des importations de carburant, ce qui l’expose à des chocs aux conséquences immédiates et profondes », a dit M. Anibor Kragha.

Autre constat. Le Nigeria, le premier producteur de pétrole d’Afrique, dispose d’une capacité de raffinage nominale de 1,1 million de barils par jour, incluant la nouvelle raffinerie Dangote d’une capacité de 650 000 barils par jour, dépend pourtant des importations pour plus de la moitié de ses besoins en carburant.
Dans la même veine, sur tout le continent, la production de brut dépasse le raffinage.La preuve par neuf,  lors du Forum sur l’énergie et l’investissement au Congo, des plans ont été annoncés pour doubler la production de brut du pays à 500 000 b/j. Cependant, la raffinerie CORAF de Pointe-Noire ne peut actuellement traiter que 24 000 b/j, avec une augmentation prévue à 40 000 b/j – un niveau bien inférieur à son potentiel malgré la proximité de marchés clés comme la RDC.
Parallèlement, la demande augmente rapidement. La population africaine devrait atteindre 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050, et les besoins énergétiques devraient doubler.

« La sécurité énergétique n’est pas un luxe, c’est une bouée de sauvetage. Sans souveraineté énergétique, pas de développement durable. Il ne s’agit pas seulement d’infrastructures, mais de l’avenir de l’Afrique », a-t-il notamment soutenu.
Au bénéfice de toutes ces observations, il urge, selon M. Anibor Kragha, pour l’Afrique de répondre au vibrant appel de l’ARDA visant à juguler l’insécurité énergétique pendant qu’il est encore temps. Et ce, en s’appuyant entre autres sur la modernisation et l’accroissement des capacités de raffinage grâce à des projets résilients et commercialement viables, et le développement des infrastructures: pipelines, dépôts,  terminaux de stockage…
A noter que l’ARDA qui est une organisation à but non lucratif, a pour objectif la promotion du développement durable du secteur énergetique africain.
S.N.

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