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YOUSSOU DIALLO : « on va vers une tyrannie fiscale » 

Youssou Diallo, économiste et non moins Président du Club Sénégal Émergent a émis dimanche dernier des réserves sur la capacité du Premier Ministre à piloter le Plan de Redressement Économique et Social lancé récemment en grande pompe au Grand Théâtre National.  Invité par notre confrère de Walf Tv , Pierre Edouard Faye, dans son émission hebdomadaire, "OPINION", le natif de Saint-Louis sans filtre, a dressé un bilan d'étape sans complaisance de la gouvernance du tandem au pouvoir. 

L’INTÉRÊT DU SÉNÉGAL PRIME SUR LES ÉGOS

Le Plan qui nous a été présenté est une espèce de charabari. Ces gens sont arrivés au pouvoir, sans connaître réellement la situation économique et financière du Sénégal. De plus en plus, on commence à avoir des enchantements.Le citoyen lambda juge à partir des résultats concrets. Aujourd’hui, il faisait mieux vivre sous Macky Sall que maintenant. Le Plan de redressement, c’est un bond en arrière de 45 ans. Quand on est dans une certaine situation, il faut savoir raison garder. L’intérêt du Sénégal prime sur les égos.   Si le rapport Mozart leur était favorable, ils n’allaient pas lancer de grosses pierres sur le FMI.

SONKO EST-IL L’HOMME
DE LA SITUATION ?
Un plan économique revêt des évidences. Ce Plan suscite plus d’interrogations que des solutions. C’est le Marché sous régional qui finance aujourd’hui le Sénégal. Est-ce que Sonko est l’homme de la situation pour conduire le plan de redressement ? Ce plan de redressement est en vérité un Plan d’ajustement.
IL YA BEAUCOUP QUI JOUENT AUX RÉVOLUTIONNAIRES
La situation exige de l’humilité, du pragmatisme. Le nombrilisme, le jambarisme ne sert à rien. Le gouvernement devrait annoncer des mesures fortes sur le train de vie de l’Etat. Il y a beaucoup qui jouent aux populistes, aux révolutionnaires. UN RÉVOLUTIONNAIRE DOIT ÊTRE EXEMPLAIRE. Le gouvernement Pastef à lui seul ne peut pas réussir ce Plan de redressement. Il faut que ces gens reviennent à la raison.
ON VA VERS UNE
TYRANNIE FISCALE

Le Premier Ministre dans la réalité des faits n’est pas le Chef du Gouvernement. C’est le Président de la République qui préside le Conseil des Ministres qui est le véritable chef du Gouvernement. On ne sent pas le peuple derrière ce plan. On va vers une tyrannie fiscale. Les subventions ciblées, c’est de chimères. Beaucoup d’actionnaires du projet commencent à déchanter.

DANS L’AGRICULTURE,
IL FAUT DES RÉFORMES STRUCTURELLES
Dans l’agriculture, il n’y a pas de cap. il faut des réformes structurelles. Depuis qu’ils sont là, on a l’impression que les données sur l’agriculture sont des données secrètes.  La collaboration avec le FMI pousse à la transparence.
LA JUSTICE EST LE DERNIER REMPART DE L’ÉTAT DE DROIT
Sur le plan psychologique, il faut apaiser ce pays. Il faut appeler à l’unité, au consensus. il faut éviter de se subsister à la justice. Il faut éviter de charger la justice qui est le dernier rempart de l’Etat de droit.  Une dictature citoyenne ne peut pas proposer au Sénégal.
Propos transcrits par Siaka NDONG

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